8 Mai 1945 : Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et signification historique
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Le 8 mai 1945 marque la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Cette date historique, célébrée chaque année, symbolise la capitulation de l'Allemagne nazie face aux forces alliées. Retour sur les événements majeurs, les répercussions de cette victoire, et l’importance mémorielle du 8 mai dans l’histoire contemporaine.
La capitulation allemande du 8 mai 1945 : une victoire décisive
Un tournant après six années de guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale, déclenchée le 1er septembre 1939 par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, a plongé l’Europe dans un conflit d'une ampleur sans précédent. Après de longues années de combats acharnés, de batailles meurtrières et de souffrances civiles massives, le Troisième Reich s'effondre. Le 8 mai 1945, l’Allemagne signe l’acte de capitulation sans condition à Reims, puis à Berlin, mettant ainsi un terme au conflit sur le front européen.
Les circonstances de la reddition allemande
Le maréchal Wilhelm Keitel signe l’acte de reddition devant les représentants des forces alliées : le général soviétique Gueorgui Joukov, le général américain Carl Spaatz, le général britannique Arthur Tedder et le général français Jean de Lattre de Tassigny. La cérémonie a lieu dans la nuit du 8 au 9 mai, heure de Moscou, ce qui explique que la Russie célèbre la victoire le 9 mai. Pour l'Europe occidentale, cependant, le 8 mai reste la date symbolique de la fin de la guerre.
Une célébration libératrice pour les peuples européens
Une liesse populaire inédite
Dès l’annonce de la victoire, des scènes de joie éclatent dans toutes les grandes villes d’Europe libérée. À Paris, Londres et New York, les foules envahissent les rues. Les cloches sonnent, les drapeaux flottent, les soldats sont acclamés. Winston Churchill prononce un discours historique devant le Parlement britannique, déclarant : « C’est votre victoire ! »
Des témoignages marquants de l’époque
Des millions de personnes se souviennent de cette journée comme d’un immense soulagement. Simone Veil, survivante d’Auschwitz, évoquera dans ses mémoires le contraste entre la liberté retrouvée et l’horreur des camps : « La victoire du 8 mai, je ne l’ai comprise qu’avec le temps. Ce jour-là, j’étais libre, mais brisée. »
Le 8 mai 1945 : un jalon de la mémoire collective
Une date devenue jour férié en France
En France, la date du 8 mai devient jour férié dès 1953, sous le gouvernement de René Mayer. Supprimée en 1975 par Valéry Giscard d’Estaing pour favoriser la réconciliation franco-allemande, elle est rétablie comme jour férié en 1981 par François Mitterrand. Depuis, elle reste une journée de commémoration et de mémoire, avec des dépôts de gerbes, des discours officiels et des minutes de silence dans les écoles et institutions publiques.
Un devoir de mémoire intergénérationnel
Le 8 mai est aussi un moment d’enseignement. Il rappelle aux jeunes générations les dangers du totalitarisme, les ravages de la guerre, et l’importance de la paix. De nombreuses expositions, films documentaires et interventions en milieu scolaire contribuent à entretenir la mémoire de ce moment-clé de l’histoire du XXe siècle.
Les conséquences géopolitiques de la victoire de 1945
Un nouvel ordre mondial
La victoire sur l’Allemagne nazie marque le début d’un nouveau partage du monde entre les puissances alliées, principalement les États-Unis et l’Union soviétique. La conférence de Yalta, tenue en février 1945, dessine les premières lignes du monde d’après-guerre, bientôt dominé par la Guerre froide. L’Europe de l’Est tombe sous influence soviétique, tandis que l’Europe de l’Ouest se reconstruit avec l’aide du plan Marshall.
La création de l’ONU et la reconstruction
La fin de la guerre voit également la création de l’Organisation des Nations unies (ONU) en octobre 1945, dans le but d'éviter les conflits futurs. De nombreuses institutions internationales naissent dans ce contexte : le FMI, la Banque mondiale, l’UNESCO. En France, la IVe République est instaurée, tandis que l’Allemagne est occupée et divisée entre les Alliés. La reconstruction économique, morale et politique de l’Europe s’amorce, marquant une période de renouveau.
Symboles et héritages de la victoire du 8 mai
Monuments, cérémonies et hommages
Des monuments commémoratifs ont été érigés dans chaque pays libéré : à Paris, l’Arc de Triomphe reste le centre des cérémonies officielles, avec la flamme du Soldat inconnu ravivée chaque année. À Londres, le cénotaphe de Whitehall accueille les cérémonies du "Victory in Europe Day". Les vétérans sont mis à l’honneur, et des reconstitutions historiques ont lieu dans plusieurs villes.
Une victoire aux visages multiples
Le 8 mai célèbre non seulement la fin de la guerre, mais aussi la résistance des peuples. De Gaulle dira dans ses Mémoires : « Toute la France, du fond de sa détresse, n’a jamais cessé de croire en sa libération. » C’est également l’occasion de rendre hommage aux victimes, aux déportés, aux combattants des Forces françaises libres, et aux anonymes qui ont risqué leur vie pour la liberté.
Conclusion : le 8 mai, une mémoire vivante et essentielle
Le 8 mai 1945 reste une date phare de l’histoire contemporaine. Elle rappelle les souffrances de la guerre, la force des convictions démocratiques, et l’importance de la paix. Aujourd’hui encore, les cérémonies du 8 mai sont l’occasion de transmettre les valeurs de liberté, de solidarité et de vigilance. La mémoire de la victoire contre le nazisme est plus que jamais un rempart contre l’oubli et l’indifférence.