La Cène de Léonard de Vinci : un chef-d’œuvre de l’art chrétien
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La Cène est une peinture murale réalisée par Léonard de Vinci entre 1495 et 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan. Elle représente le dernier repas de Jésus-Christ et ses apôtres, avant sa passion et sa mort.
Le contexte : une commande du duc de Milan
La Cène est une commande du duc de Milan, Ludovic Sforza, dit le More, qui souhaite embellir le couvent de Santa Maria delle Grazie, où il a installé sa chapelle funéraire. Le duc confie à Léonard de Vinci, qu’il a nommé peintre et ingénieur de la cour en 1482, la réalisation d'une fresque sur le mur du réfectoire, où les moines prennent leurs repas.
Léonard de Vinci choisit de représenter la scène de la Cène, qui est un épisode clé de la vie de Jésus-Christ, relaté par les quatre évangiles. Il s'agit du moment où Jésus annonce à ses disciples qu’un d'entre eux le trahira et où il institue l'eucharistie, en partageant le pain et le vin.
La technique : une détrempe sur enduit sec
La Cène est une peinture à la détrempe, c'est-à -dire une technique qui consiste à mélanger les pigments avec un liant à base d'eau et d'oeuf. Léonard de Vinci applique cette peinture sur un enduit sec, et non humide comme dans la fresque traditionnelle. Il espère ainsi obtenir des effets plus subtils et plus durables.
Mais cette technique se révèle être un échec : la peinture ne pénètre pas bien dans le mur et commence à se détériorer rapidement. La Cène subit aussi les dommages du temps, des intempéries, des restaurations maladroites et des guerres. Elle est aujourd’hui très fragilisée et nécessite une protection constante.
La composition : une scène dramatique et harmonieuse
La Cène mesure 460 x 880 cm. Elle occupe tout le mur du fond du réfectoire, en face d'une autre fresque représentant la Crucifixion. Elle est organisée selon une perspective linéaire, qui donne l'impression que la scène se prolonge dans l'espace. Le point de fuite est situé au niveau du visage de Jésus, qui est le centre du tableau.
Le tableau représente le moment où Jésus vient d'annoncer qu’un de ses disciples le trahira. Il y a un mouvement de stupeur et d'émotion parmi les apôtres, qui se regroupent en quatre groupes de trois autour de Jésus. Chacun exprime son sentiment par son geste ou son regard : l'incrédulité, la colère, la tristesse, la peur…
Jésus, au contraire, reste calme et serein. Il lève les yeux au ciel et tend les mains sur la table, où sont disposés le pain et le vin. Il est entouré par les symboles des quatre évangélistes : l'aigle pour Jean, le lion pour Marc, l'ange pour Matthieu et le taureau pour Luc.
Léonard de Vinci crée une harmonie entre les personnages et le décor. Il utilise des couleurs vives et contrastées, qui mettent en valeur les drapés des vêtements. Il joue avec la lumière, qui vient d'une fenêtre située derrière Jésus et qui crée des ombres et des reflets. Il rend la scène vivante et réaliste, en soignant les détails comme les plis des nappes ou les reflets des verres.