15 Juin 1969 : Georges Pompidou est Élu Président de la République

Le 15 juin 1969, Georges Pompidou est élu président de la République française, succédant à Charles de Gaulle, son mentor et figure emblématique de la Cinquième République. Cette élection marque un tournant dans l'histoire politique de la France, mêlant continuité et renouveau. Pompidou, ancien Premier ministre et fervent gaulliste, promet de poursuivre l'œuvre de modernisation de son prédécesseur tout en apportant des réformes nécessaires pour répondre aux aspirations des Français après les turbulences de Mai 68. Sa présidence sera marquée par un fort engagement pour l'industrialisation, l'innovation technologique et une politique étrangère équilibrée. Cet article explore le contexte de son élection, ses premiers pas en tant que président, ainsi que l'héritage durable qu'il laisse à la France.

Contexte Politique et Historique

La France des Années 1960

Les années 1960 en France sont marquées par des bouleversements politiques, économiques et sociaux. Après la Seconde Guerre mondiale, le pays se reconstruit sous la Quatrième République, mais des crises politiques récurrentes mènent à son effondrement. En 1958, la Cinquième République est instaurée, avec Charles de Gaulle comme premier président. De Gaulle modernise la France et renforce le pouvoir présidentiel, mais les événements de Mai 68 ébranlent son autorité.

La Fin de l'Ère Gaullienne

En avril 1969, Charles de Gaulle démissionne après l'échec du référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Cette démission ouvre la voie à de nouvelles élections présidentielles. Georges Pompidou, ancien Premier ministre de de Gaulle, se présente comme son successeur naturel, promettant de poursuivre la modernisation de la France tout en apportant des changements nécessaires.

La Campagne Présidentielle

Les Candidats et les Enjeux

Plusieurs candidats se présentent à l'élection présidentielle de 1969. Outre Georges Pompidou, les principaux candidats sont Alain Poher, président du Sénat et président par intérim, et Jacques Duclos, représentant du Parti communiste français. Les enjeux de cette élection tournent autour de la modernisation économique, de la réforme des institutions et de la gestion des récentes crises sociales.

La Stratégie de Pompidou

Pompidou mène une campagne centrée sur la stabilité et la continuité avec le gaullisme, tout en se distinguant par une approche plus pragmatique et ouverte aux réformes. Il s'engage à moderniser l'économie, à promouvoir l'industrialisation et à répondre aux aspirations des jeunes, marquées par les événements de Mai 68.

L'Élection et les Résultats

Le Premier Tour

Le premier tour de l'élection présidentielle a lieu le 1er juin 1969. Georges Pompidou arrive en tête avec 44,47 % des voix, suivi par Alain Poher avec 23,31 %. Les autres candidats, notamment Jacques Duclos, obtiennent des résultats moins significatifs mais témoignent d'une fragmentation de l'électorat.

Le Second Tour

Le second tour se déroule le 15 juin 1969. Georges Pompidou remporte une victoire décisive avec 58,21 % des voix contre 41,79 % pour Alain Poher. Cette victoire confirme l'adhésion d'une majorité de Français à son programme de modernisation et de stabilité.

La Présidence de Georges Pompidou

Les Premières Réformes

Dès son élection, Pompidou met en œuvre des réformes pour moderniser l'économie française. Il développe l'industrie, investit dans les infrastructures et encourage l'innovation technologique. Il s'efforce également de renforcer les institutions et de stabiliser la situation politique.

La Politique Étrangère

Sur le plan international, Pompidou poursuit la politique d'indépendance nationale de de Gaulle, tout en étant plus ouvert à la coopération européenne et transatlantique. Il joue un rôle clé dans l'élargissement de la Communauté économique européenne (CEE) et maintient des relations équilibrées avec les États-Unis et l'Union soviétique.

Les Défis Internes

Malgré ses succès, Pompidou doit faire face à des défis internes, notamment la montée du chômage et les tensions sociales persistantes. Il adopte une approche pragmatique, cherchant à concilier croissance économique et justice sociale. Sa présidence est également marquée par des tensions au sein de la majorité gaulliste et des critiques de l'opposition.

L'Héritage de Georges Pompidou

Un Modernisateur de la France

Georges Pompidou est souvent considéré comme un modernisateur de la France. Son mandat voit une accélération de l'industrialisation et du développement technologique. Il laisse un héritage de modernisation économique et de renforcement des infrastructures, contribuant à transformer la France en une puissance industrielle moderne.

Une Figure de Continuité et de Changement

Pompidou est également perçu comme une figure de continuité avec l'ère gaullienne, tout en apportant des changements nécessaires pour répondre aux défis de son temps. Sa capacité à naviguer entre tradition et modernité, stabilité et réforme, fait de lui un président marquant de la Cinquième République.

Une Présidence Marquante

L'élection de Georges Pompidou à la présidence de la République en 1969 marque une période de transition et de modernisation pour la France. Son mandat, bien que confronté à des défis internes et externes, est caractérisé par une vision pragmatique et innovante de la gouvernance. Pompidou reste une figure emblématique de la politique française, symbolisant à la fois la continuité gaulliste et l'ouverture à la modernité.